Et puis sauter...

Je suis de celles qui aiment les sensations fortes.

J'aime les attractions qui font peur, celles qui remuent dans tous les sens, te mettent la tête en vrac et te retournent l'estomac !

J'aime quand ça va vite, quand ça tourne, quand ça envoie du steak !

Mais il faut que je sois accompagnée. J'ai fait du saut en parachute en tandem mais jamais je ne sauterais seule. J'aurai horreur de conduire un karting mais j'adorerai être aux côtés d'un pilote de l'extrême. Bref courageuse... mais pas téméraire !

J'avais déjà parlé de sauter à l'élastique mais sans vraiment oser me lancer. Ca me tentait, mais sans me tenter. Je l'ai vaguement évoqué lors d'une soirée alors pour mon enterrement de vie de jeune fille, mes amies m'avaient fait la surprise de me réserver un saut. C'était l'occasion ou jamais, j'ai dit oui sans même réfléchir. C'est comme ça que je me suis retrouvée dans le vide au dessus d'un ruisseau avec en fond une grotte. Et dimanche j'ai récidivé, du haut d'un pont cette fois ci.

Ce n'était pas du tout prévu. On devait seulement boucler les valises, faire les lits, passer un coup de balais et prendre la route du retour. Parce que quand il faut partir, il faut partir, parole de rabat joie ! Mais samedi soir, en discutant avec mes cousines, j'apprends que mon cousin va "sauter". Je tends l'oreille... et m'incruste ! Mon rabat joie me devait bien ça... Aucun cadeau pour mon anniversaire, ni pour la fête des mères alors on a décalé notre heure de retour et un peu avant treize heures nous étions sur le pont... GniarkGniarkGniark

Deux endroits. Deux sauts. Mais des sensations uniques.

Le Pont Napoléon dans les Hautes Pyrénées
Luz Saint Sauveur

Pont napoléon. Hautes Pyrénées. Occitanie. France.

Le cadre.
Un pont de montagne haut de 90 mètres qui surplombe un torrent aux eaux bleues claires. 

Le saut. 

Un plongeon du haut d'une nacelle provisoire installée au dessus de la rambarde du pont. Une chute libre de 12 mètres et le reste, retenu par l'élastique.

Les sensations.
 On arrive sur le pont où l'équipe est déjà en place. Je rempli un papier sans lire les petites lignes, je donne mon poids sans tricher et je commence à attendre. Le premier saut a lieu, j'entends crier mais je ne préfère pas regarder. Et puis commence l'attente. C'est ça le plus stressant ; on a le temps de réfléchir, de cogiter, de commencer à stresser... Heureusement l'équipe est au top. Genre vraiment vraiment. Ils sont ultra sympas, savent mettre à l'aise à coup d'humour et de gentillesse. Une équipe de gars passe, et puis c'est au tour des filles avant de repasser sur des gars et ainsi de suite. Changement de catégorie de poids, changement d'élastique. Je m'avance pour passer dans les premières filles. Arrive enfin mon tour, on commence à m'équiper. Une fois les pieds bien ligotés tout se passe très vite. Je demande à ce qu'on me serre les cheville a fond, quitte a avoir des bleus ! On me répond qu'il faut quand même les laisser respirer ! Je monte sur la deuxième marche où on fini de m'équiper et puis je grimpe sur la petite nacelle de la rambarde... C'est haut quand même. Quatre Vingt Dix Mètres... Le temps de faire une petite photo de mes pieds parce que quand même, de donner mon téléphone à un des gars de l'équipe pour qu'il filme, d'avoir un coup de stress le temps qu'il enclenche le mode vidéo et ne pas maitriser ma jambe gauche qui se met à trembler toute seule... Et puis sauter.

Ca c'est de l'élastique ! Et c'est plutôt rassurant

Le cousin a sauté 

C'est bientôt mon tour...

Okay... va falloir monter sur ça...

Tu le vois mon fan club qui me fait coucou !

Se mettre bien droite, faire un coucou à la famille, regarder l'horizon, regretter de ne pas avoir glissé les lentilles dans ma trousse de toilette, écarter les bras, prendre une grande inspiration, ne plus rien entendre et hurler de tout son corps !

C'est fort, c'est flippant, c'est cool, ça prend aux tripes, c'est indescriptible.

Deux endroits. Deux sauts. Mais des sensations uniques.

La Grotte du Mas-d'Azil en Ariège

Le cadre.
Une immense grotte toute voutée, ombragée, où se mêlent curieux et randonneurs.

Le saut.
Une plateforme fixe installée sur les parois de la grotte. Elle parait si petite vue d'en bas..

Les sensations.

Le cadre est juste fou. On est arrivées de par Toulouse, par "l'entrée Nord" de la grotte que nous avons traversé en voiture. Autant dire qu'on en a pris plein les yeux. Une fois garées, j'ai pu voir la nacelle rikiki surplombant la grotte... Oups. J'ai rempli un papier sans lire les petites lignes, je me suis faite peser sans tricher et on m'a donné un petit papier de couleur à ne surtout pas perdre ; le saint Graal pour pouvoir sauter. J'ai pris le petit chemin de randonnée menant à  la plate forme, on peut monter, accompagné ou non. Une amie et ma cousine sont venues avec moi pour me soutenir pendant que mes autres amies sont restées en bas pour pouvoir m'encourager et me voir faire le grand saut. Là on passe en fonction de sa catégorie de poids, de la tranche la plus lourde à la tranche la plus légère. Une question d'élastique. J'étais la seule fille, je suis passée l'avant dernière car un gars a bien voulu me laisser passer. Autant te dire que j'ai eu le temps de réfléchir et de flipper...

Flippée ? Moi ? Ja.Mais !

Encore une fois l'équipe est aux petits soins et savent détendre l'atmosphère, faire rire, encourager. On m'équipe et je demande à ce que mes jambières (?) soient serrées, archi serrées, plus que serrées. Contrairement au pont, on ne se rend compte de la hauteur qu'une fois placé sur la nacelle où le bout des pieds dépasse légèrement dans le vide. Soixante dix mètres. Ce qui m'a le plus marqué, c'est le poids de l'élastique suspendu à mes pieds une fois lâché. J'ai eu cette sensation de lourdeur qui me tirait vers le bas. Et puis tout s'enchaine. Regarder droit devant, inspirer fort, écarter les bras, se laisser tomber et hurler de tout son corps. Ça, ça ne se maitrise pas !

Je ne saurais te décrire la sensation ressentie lors de la chute. De la peur, oui. Surtout quand je suis remontée et que j'ai cru me prendre la voute de la grotte en pleine tronche car rien ne pouvais me freiner... Mais je suis ressortie sans bosse, juste avec un sourire grand jusqu'aux oreilles et cette envie de recommencer !

Alors tenté toi aussi par ce genre d'activité de l'extrême ? Moi je suis prête à recommencer !